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jeudi 10 juin 2010

Convoyage de LADY M

Convoyage de LADY M


Lors de la vente de Lady M le nouveau propriétaire m’avait demandé de l’aider pour la mise à l’eau et pour le convoyage de Iroquois dans les 1000 Iles jusqu’à Beauharnois où se trouve son mouillage.

C’est son premier bateau et malgré qu’il ait beaucoup lu sur le sujet et qu’il est bien informé en théorie, Michel n’a jamais manœuvré un voilier de cette grosseur. Lady M mesure 45 pieds hors tout avec le beaupré et le bossoir et pèse près de 20,000 livres à sec. Ajoutez à ça que c’est un plein quillard qui demande une technique particulière dans les manœuvres serrées et vous comprendrez que ce n’est pas l’embarcation idéale pour l’apprentissage.

Le voyage lui-même peut être intimidant pour un débutant considérant qu’il n’y a pas moins de 5 écluses et deux ponts levis à traverser. L’attente aux écluses peut être de une à plusieurs heures ce qui rend le lieu de l’arrêt pour la nuit presque impossible a planifié de façon certaine. Il faut donc connaître les options disponibles tenant compte qu’il est illégal de jeter l’ancre ou d’accoster du coté américain sans avoir passé les douanes.

http://en.wikipedia.org/wiki/Saint_Lawrence_Seaway

Il faut aussi tenir compte du courant qui varie entre 1 et 3 nœuds en direction est dans la planification du parcourt. En d’autres mots, il faut savoir, rendu à certaines étapes, si nous pouvons continuer ou si nous devons arrêter, même s’il est un peut tôt. Marielle et moi avons fait ce voyage plusieurs fois dans le passé et je me sentais très confortable de l’entreprendre à nouveau.

Michel m’avait dit que ce serait probablement la fin de semaine du 23 mai et moins d’une heure après notre retour à Melocheville, il s’est pointé avec sa compagne Micheline pour confirmer que je serais disponible. Ya pas plus disponible qu’un retraité qui aime les bateaux. La mise à l’eau a été cédulée pour le jeudi à 10 heuress du matin et Iroquois Marine a informé Michel que nous devions quitter la marina dans l’heure qui suit la mise à l’eau car il n’y avait plus de places disponibles et qu’ils devaient mettre plusieurs autres bateaux à l’eau durant la journée.



Le nouveau propio, Michel, a la barre.

Michel et Micheline m’attendaient dès 7 heures 30 devant la maison jeudi matin. Aussitôt arrivé à la marina je me suis empressé de faire les préparations nécessaires car les travailleurs étaient déjà en place et étaient prêts à bouger le bateau. Pendant que Micheline plaçait les bagages et la nourriture à l’intérieur du bateau, Michel a assemblé et gonflé l’annexe. Une fois à l’eau, je me suis assuré qu’aucun passe-coque ne coulait et j’ai vérifié que tous les systèmes fonctionnaient bien, surtout le GPS pour la navigation.

La marina de Chrysler Park étant seulement une quinzaine de milles à l’est, nous avons décidé de partir sans voiles et d’y arrêter pour la nuit. De cette façon nous aurions tout le temps voulu pour monter les voiles sans pression. La première écluse, Iroquois, est immédiatement à la sortie du canal de la marina. Nous nous sommes amarrés au quai des plaisanciers et j’ai appelé les éclusiers qui m’ont dit de larguer les amarres immédiatement car ils étaient prêts à nous laisser passer. Quelle chance car aurions facilement pu attendre 2 heures. Les écluses de Iroquois sont très faciles à passer car le changement de niveau n’est qu’une dizaine de pouces. Bonne initiation pour Michel et Micheline.

Photo de droite: Micheline s'entraine pour les passages dans le sud.
Cliquez pour voir les écluses d’Iroquois :

http://marinas.com/view/lock/601_Iroquois_Lock_ON

Nous étions à Chrysler Park à 2 heures 30. L’approche est facile et ils nous ont placés au quai des gros bateaux, ce qui rendait, aussi, la manœuvre très simple. Une fois bien amarrés, le nez pointant dans le vent, nous avons tranquillement monté les voiles. Une fois le moteur arrêté, j’avais remarqué que le cycle de la pompe de calle était anormal. Un capitaine qui connait bien son bateau est familier avec tous les sons et comportements de son embarcation et détecte immédiatement les anomalies.

Une vérification rapide a confirmé que le chauffe-eau avait une fuite. Nous avons essayé de la colmater mais sans succès. Comme il n’était pas question de tout démancher sur place, nous avons décidé que nous utiliserions tout simplement les douches de la marina. Micheline a vanté l’efficacité de la débarbouillette tandis que Michel et moi avons décidé d’attendre au prochain arrêt. Après tout, au siècle dernier, les gens ne se lavaient que quelques fois par mois et n’en mourraient pas.

Le lendemain matin nous nous sommes comportés comme des vacanciers et nous avons quitté la marina à 10 heures. Les deux prochaines écluses étaient Snell et Eisenhower près de Cornwall. La procédure est toujours la même, c’est-à-dire, accoster au quai des plaisanciers, appeler les éclusiers pour recevoir les instructions avec les doigts croisés. À ma très grande surprise, ils nous ont demandé de procéder immédiatement. L’écluse suivante Eisenhower (photo a droite) est située à environ 5 milles plus loin et ouvre en tandem avec la première. Donc elle était ouverte lorsque nous sommes arrivés. Si nous avions su, nous serions partis à 8 heures et nous aurions pu nous rendre a Beauharnois avant la noirceur.

Le GPS indiquant que si la tendance se maintenait, nous serions à l’entrée du Canal Soulange, près de Valleyfield, pour la fin de l’après-midi. J’ai suggéré à Michel d’y arrêter car c’est un excellent endroit pour s’y arrêter pour la nuit et qu’il serait bon qu’il se familiarise avec l’approche. De plus, il en coute une fraction du prix de la marina de Valleyfield pour y séjourner. Le reste de la journée s’est déroulé dans l’ordre habituel, c’est-a-dire, un bon vin, un bon soupé et une bonne douche avant le dodo.

Nous étions en route des 8 heures le lendemain matin. Arrivé au pont de Valleyfield je répétais à Michel comme aux écluses précédentes, comment nous avons du attendre jusqu'à 2 heures dans le passé avant qu’il se lève pour nous laisser passer lorsque nous avons soudainement entendu la sirène nous annonçant qu’il lèverait dans quelques minutes. Je n’en revenais pas. J’ai dit a Michel et Micheline qu’un voyage facile comme ça n’arrive qu’une seule fois dans une vie et qu’ils l’auraient connu des leur premier passage.

http://marinas.com/view/bridge/1053_Pont_St._Louis_Bridge_St._Louis_De_Gonzague_QC

L’explication est toutefois assez simple. Étant très tôt dans la saison, il y a très peu de gros bateaux qui empruntent la voie maritime. Ceux-ci ayant normalement priorité aux écluses et aux ponts nous devons les attendre. S’il n’y en a pas qui s’annoncent dans un temps raisonnable, les éclusiers peuvent effectuer la manœuvre pour nous seulement et nous passons immédiatement.

Arrivés aux écluses de Beauharnois (il y en a deux à passer) nous avons accosté au quai des plaisanciers et regardé le tableau électronique qui nous annonçait qu’ils faisaient des travaux d’entretient et que l’heure anticipée de passage était 19 heures. J’ai appelé l’éclusier et lui ai dit : dis-moi que c’est une erreur ce que je vois sur le tableau. Eh oui qu’il me répondit, nous montons un gros bateau et vous passerez aussitôt qu’il sortira de l’écluse. Ouf!


http://www.youtube.com/watch?v=ip5PpvcCw_w&NR=1

Comme de fait, moins d’une heure plus tard nous passions la première écluse, sans histoire, la deuxième nous attendait les portes ouvertes et comme notre destination, Beauharnois n’est qu’à quelques milles en aval, nous étions au mouillage au début de l’après-midi. À part le réservoir d’eau chaude (qui a été remplacé par un neuf depuis) tout a bien fonctionné et ça été un voyage presque parfait. Pas sur que c’est une bonne chose pour Michel qui pourrait penser que c’est toujours aussi facile…